Lorsqu'un salarié décide de s’exiler hors de sa région pour décrocher un nouveau poste, les frais engendrés peuvent vite monter très haut. Sans préparation ou soutien financier, cette aventure peut tourner au fiasco et compromettre ses chances d'embauche définitive.


Les coûts d'une prise de fonction lointaine

Changer d'emploi ou en retrouver un à plusieurs centaines de kilomètres de chez soi implique plusieurs changements dans sa vie. Cela implique aussi des frais parfois inattendus et qui peuvent compliquer le bon déroulement de l'installation. Quelques exemples :

- frais de déplacement : billets de train ou d'avion, péages, carburant, frais de co-voiturage etc...

- frais d'hébergement : hôtel, appart'hotel, Airbnb ou chambre d'hôte

- frais alimentaires : repas quotidiens

- frais d'hygiène : produits pour la douche, soins spécifiques, maquillage etc...

- frais d'habillement : certains employeurs exigent que leurs salariés portent une tenue spéciale (costume, tailleur, chaussures de sécurité etc...). Les régions fortement pluvieuses peuvent aussi imposer l'achat de nouveaux vêtements.

Une personne en recherche d'emploi n'a pas forcément en tête tous ces éléments lorsqu'elle passe un entretien d'embauche. Et si l'entreprise l'accepte en son sein, cette personne devra réunir assez d'argent pour pouvoir occuper ses fonctions rapidement et sans embûches.


Prêt personnel et location

Pour qu'une installation dans une nouvelle ville se passe bien, la salarié aurait bien besoin d'un petit prêt personnel pour couvrir ses premières dépenses (venant d'être embauché, il n'aura pas encore touché son premier salaire). Cependant, pour que son dossier puisse être accepté par une maison de crédit ou une banque), le salarié doit pouvoir justifier de plusieurs mois de salaire au moment de la demande. Sans fiches de paie, impossible d'emprunter (à moins d'avoir une personne en caution ou un co-emprunteur solide).

Idem pour la location d'une maison ou d'un appartement. Les propriétaires exigent des justificatifs d'emploi, dont des photocopies de bulletins de salaire. Sans cela, impossible de louer à moins d'avoir des garants en caution. Les seules façons de s'héberger autrement sont de se rendre à l'hôtel ou de réserver un logement sur un site comme Airbnb ou Housetrip. Il faut donc payer sur place (ou à l'avance) et les tarifs sont généralement plus chers que pour une location classique.

Pour résumer : sans fiches de paie ni caution, pas de prêt personnel ni location. La mobilité devient, dans ce cas, difficile à concevoir pour certains. L'idée d'un prêt personnel public pour la mobilité et l'installation (comme le suggère cet article) serait pertinente.


Comment réussir son installation

Les cas présentés précédemment représentent des scénarios où l'environnement est très défavorable à un départ. Dans les faits, les situations sont différentes et des solutions peuvent être trouvées. Si, pour quelque motif que ce soit, le soutien familial n'est pas au rendez-vous, c'est le niveau de préparation en amont du candidat qui sera déterminant.

En premier lieu, il doit penser à épargner un peu chaque mois en vue de sa future destination. Avec 3.000€, il peut subvenir à ses besoins pendant 3 mois et payer ses frais de logement. Une fois qu'il obtient son troisième bulletin de salaire, il peut entreprendre les démarches pour louer un appartement ou faire un crédit.

Dans un deuxième temps, le candidat peut demander à obtenir une aide à la mobilité auprès de Pôle Emploi. Cette aide est financière et permet de prendre en charge tout ou partie des frais d'hébergement et de repas (limites journalières : 30€ pour l'hébergement, 6€ pour les repas) ainsi que les bons de transport (ou frais kilométriques à hauteur de 0,2€ par kilomètre parcouru). Le montant maximal est de 5.000€ par an.

Dans un troisième temps, le salarié peut essayer de négocier avec son nouvel employeur pour obtenir une avance sur salaire, ou le remboursement de certains frais.

Bien que des efforts aient été réalisés par les gouvernements qui se sont succédé, il reste encore du chemin à parcourir en France afin que la mobilité cesse d'effrayer certains candidats au départ.

À ce titre, lire l'article « Définir de nouvelles règles et dispositifs pour améliorer la mobilité du travail ».